L’étourneau sansonnet

L’étourneau fait partie de l’ordre des Passereaux (Passeriforme pour les savants), comme plus de la moitié des espèces d’oiseaux. Il y a plusieurs espèces d’étourneaux, la principale espèce qu’on trouve en Europe est l’étourneau sansonnet.
L’étourneau sansonnet est un petit oiseau noir qui parait terne à première vue, pourtant en regardant bien, il a des reflets colorés, particulièrement à la période de reproduction avec des reflets métalliques verts et violets.
Cet oiseau mesure une vingtaine de centimètres et pèse environ 80 grammes. On dit qu’un cartable d’enfant de 11 ans pèse environ 8 kg, c’est à dire plus de 100 étourneaux. 100 étourneaux sur le dos feraient un sacré concert, car l’étourneau est un grand chanteur. Il siffle et gazouille et est capable d’imiter toutes sortes de bruit, y compris les autres oiseaux.
L’étourneau mange de tout, on dit que c’est un omnivore. Il se nourrit en creusant le sol de vers et d’insectes, dans les arbres de baies et de fruits, dans les champs de céréales. L’étourneau préfère les zones ouvertes avec peu de végétation comme les pelouses, les prairies ou les champs coupés. Comme les étourneaux vivent en colonies et que c’est un oiseau commun, on considère qu’il peut causer de nombreux dégâts et on les chasse souvent, pour s’en débarrasser plus que pour les manger. Les campagnes d’effarouchement utilisent des fusées, des bruits, des imitations d’étourneaux en détresse. A Orléans, les étourneaux ont été chassés plusieurs années consécutives du centre en les effarouchant avec des faucons.

Les étourneaux français sont globalement sédentaires, vivant en France toute l’année et nichant dans tout le pays au printemps. En hiver, la population française est rejointe par des populations en provenance de Russie, d’Europe de l’Est et du Nord. C’est là qu’on observe de grands rassemblements en dortoirs, surtout dans les villes. Un dortoir peut accueillir des dizaines de milliers d’oiseaux. Ce sont souvent des arbres en ville car il y fait plus chaud. Et attention aux voitures garées sous un dortoir, elles seront couvertes de fiente d’étourneaux ! Les étourneaux migrateurs repartiront au printemps nicher dans leur pays d’origine. Les étourneaux sédentaires restent et nichent dans des cavités : trous d’arbre, nichoirs, fissures, toitures, ruines. Généralement le mâle construit le nid où la femelle pond un œuf par jour, jusqu’à 4 ou 6 œufs. Elle les couve la plupart du temps, bien que le mâle aide un peu, pendant 14 jours. Les oisillons grandissent vite et s’envolent au bout de 21 jours, et sont indépendants rapidement (de 4 à 12 jours).
On pense que les étourneaux peuvent vivre 15 ans, et les juvéniles sont indépendants au bout d’un mois de vie. A titre de comparaison, une personne humaine occidentale vit environ 5 fois plus longtemps (75 ans) mais est considéré comme indépendante (à sa majorité) 200 fois plus tard. Bien sûr, les enfants humains ont beaucoup plus de choses à apprendre que les oisillons,. Les oisillons ont beaucoup de connaissances innées, c’est à dire que les oisillons n’ont pas à les apprendre : ils les savent. (Les enfants trouveraient sans doute pratique de savoir l’orthographe ou leurs tables de multiplication sans avoir besoin de les apprendre, mais ce n’est pas comme ça que fonctionne le cerveau humain.)

La population totale des étourneaux sansonnets d’Europe a beaucoup décliné depuis 1980. Lors de la reproduction, l’étourneau dépend des invertébrés vivant dans le sol qu’il trouve dans les prairies, souvent en se nourrissant à proximité du bétail. Le déclin est souvent attribué à l’agriculture intensive qui réduit les surfaces cultivées et pousse à l’abandon des terres agricoles. L’étourneau sansonnet a été introduit vers 1890 dans la ville de New York. Aujourd’hui, c’est un oiseau très répandu en Amérique du Nord. Avec le nombre croissant d’oiseaux et leur comportement agressif, cela a entraîné le déclin d’autres espèces américaines nichant en cavité.

L’espèce est migratrice partielle. Les populations les plus nordiques rejoignent en hiver les régions tempérées, alors que les étourneaux qui ont des conditions suffisamment favorables l’hiver – comme en France – sont sédentaires. Cependant, lorsque les immigrants arrivent d’Europe de l’Est, de nombreux étourneaux de Grande-Bretagne partent pour la péninsule ibérique et l’Afrique du Nord. Les étourneaux volent très bien et peuvent faire des migrations de 1500 km. L’étourneau vole de jour et s’arrête pour manger et éventuellement reconstituer ses réserves de graisse.
Les oiseaux migrent principalement pour des raisons de pénurie alimentaire. Pour l’étourneau, s’il n’y a plus assez d’insectes ou de végétaux, cela le pousse à partir vers des régions où il y a suffisamment à manger. Comme l’étourneau est omnivore, cela lui suffit d’aller en Europe, mais certaines espèces qui ont un régime alimentaire précis doivent aller plus loin jusqu’où elles trouvent à se nourrir. Lorsque le printemps revient, les oiseaux migrateurs retournent « chez eux » pour deux raisons principales. D’abord, les habitats du nord, en été, ont une durée du jour plus longues, ce qui permet de capturer des proies plus longtemps ; de plus il y a généralement une explosion des insectes au printemps, donc plus de nourriture. Ensuite, il y a une compétition avec les oiseaux sédentaires : la reproduction nécessite plus de ressources et il vaut mieux retourner là où il y a moins d’oiseaux de la même espèce.
La migration n’est pas sans risque ; certains oiseaux sont chassés pendant leur voyage, d’autres souffrent des prédateurs, des conditions météorologiques et de la difficulté à trouver de la nourriture sur leur parcours. L’humain est aussi à la source de nombreux obstacles : pollution lumineuse qui brouillent les oiseaux, lignes à haute tension qui les électrocutent, éoliennes qui les broient, urbanisation qui supprime les zones où les oiseaux font des escales.

L’étourneau est une espèce grégaire, ce qui veut dire que l’étourneau aime vivre en groupe, sauf au moment de la nidification. Comme dit plus haut, les étourneaux se rassemblent pour dormir dans des dortoirs. C’est avant de se poser pour dormir qu’on assiste au spectacle des murmures : une masse de milliers d’étourneaux qui tourbillonnent ensemble dans le ciel. Les oiseaux changent continuellement de direction, des sous-groupes se forment, se séparent puis se rassemblent. Il n’y a pas de chef de groupe, comme pour les oiseaux qui volent en V. Sans doute, les étourneaux ont un cerveau capable d’analyser le moindre changement de direction de leurs voisins et de reproduire ce mouvement presque instantanément.
Pourquoi les étourneaux se regroupent ? D’après les chercheuses et les chercheurs, il y aurait plusieurs raisons. En groupe, on est plus en sécurité. Les étourneaux, en présence d’un rapace comme l’épervier, resserrent leurs rangs. On dit qu’ils « forment la boule ». En groupe, on se réchauffe, surtout la nuit. En groupe, on peut échanger des informations, comme où trouver de la nourriture.