Des rats et des hommes desséchés

C’est la fin de l’après-midi. Sol entend sa mère qui rentre du travail. La chambre de Sol n’est pas loin de la salle de séjour, et grâce à ses super-oreilles, elle écoute.
Maman – Coucou, c’est moi.
Papa – Quoi de neuf ?
Maman – Des réunions et encore des réunions. Rien de spécial. Ah si … le comité d’entreprise cherche des personnes intéressées par le voyage au Danemark. Il n’y a pas assez de monde inscrit et le voyage risque d’être annulé.
Papa – On en a déjà parlé, n’est ce pas. Ce n’est pas pendant les vacances scolaires, il faudrait que Sol manque une semaine d’école.
Maman – Je n’avais pas fait attention que c’est la semaine du Jeudi de l’Ascension qui est férié. Je ne sais pas si les enfants font le pont.
Papa – On peut se renseigner. Je crois qu’on a un problème plus urgent à régler.
Maman continue sur sa lancée « Il faudrait demander à la maitresse. » puis réalise ce que Papa vient de dire « Ah ? Quel problème ? »
Papa – je pense qu’il y a un rat dans le garage. Dans la réserve à légumes, une carotte est grignotée et il manque une demi-banane.
Maman est horrifiée « Quoi ? Qu’est-ce que tu vas faire ? » Papa répond « Je ne sais pas mais il faut s’en débarrasser. » Sol se précipite dans la chambre de Philippe et le met au courant. Les enfants réfléchissent à un plan pour sauver le rat et commencent des recherches sur Internet.

Au diner, Papa aborde la question du rat :
– On ne peut pas laisser un rat manger nos légumes, les rats portent des maladies. Je pense que le rat s’introduit par le trou d’aération de l’ancienne chaudière, qu’on a changé cette année.
Sol – Alors tu le bouches, le rat ne pourra plus venir.
Papa – Le rat a peut-être élu domicile dans le garage. Maman pense utiliser de la mort-aux-rats.
Sol et Philippe s’écrient « NOOOON, Papa, s’il te plaît, il ne faut pas le tuer. » Maman lance un regard interrogateur à Papa. Sol prend son air charmeur. Philippe commence à décrire les différentes manières d’attraper un rat. Papa fait marche arrière « OK, essayons de boucher le trou et voyons la suite. »

Le week-end suivant, Sol aide son père à scier une plaque de bois pour boucher le trou. Elle voudrait aussi percer les trous pour la fixer mais c’est sur le mur principal qui est en parpaing. Il faut utiliser un perforateur à percussion et son père pense qu’elle n’a pas encore assez de forces. Heureusement, il la laisse mettre les chevilles et visser avec la perceuse-visseuse sans fil. Sol adore ça, ZZZZZZZ, c’est tellement facile et rapide. Comme son père aime bien qu’elle bricole avec lui, il est de bonne humeur et Sol en profite. Elle veut aborder le sujet du voyage au Danemark, et comme elle est maligne, elle commence par un sujet détourné « Papa, j’ai lu un livre sur les vikings à l’école (car Philippe lui a appris que les Vikings venaient de Scandinavie). Un drakkar, ce n’est pas un bateau, c’est un mot récent qui veut dire dragon. Les vikings avaient plusieurs sortes de bateaux. Ils utilisaient des langskip – qui veut dire long bateau -pour leurs invasions. Un langskip peut être propulsé aussi bien à la rame qu’à la voile. Et emmener jusqu’à 50 hommes à son bord.
Papa a l’air intéressé par les Vikings. Sol continue « Les Vikings croyaient en pleins de dieux différents. Philippe m’en parle, il est en train de lire un livre « La mythologie viking » de Neil Gaiman. Papa a l’air de plus en plus intéressé : « Neil Gaiman ? J’ai lu des romans graphiques de lui, comment ça s’appelait déjà ? Il faudrait demander à Maman, c’était une vraie fan, c’est elle qui me l’a fait connaitre quand nous nous sommes rencontrés. » Sol s’apprête à enchainer sur le Danemark mais elle se ravise. Son père ne l’écoute plus et marmonne « Est-ce qu’on a gardé ces livres ? Où ça pourrait bien être ? » Sol aide son père à ranger le matériel de bricolage et rejoint Philippe.

Ensemble, Sol et Philippe lisent la nouvelle « Les trésors des dieux ».
Loki organise une compétition de fabrication d’objets merveilleux entre des nains. Les fils du nain Ivaldi ont fabriqué une lance qui ne manque jamais son but, une perruque de cheveux d’or qui poussent vraiment, un bateau qui a toujours bon vent et qui se replie comme un mouchoir. Leurs concurrents, les nains Eitri et Brokk, ont fabriqué un anneau d’or qui produit de nouveaux anneaux d’or, un marteau qui atteint toujours son but et revient tout seul dans la main, un sanglier aux soies d’or qui éclaire le jour comme la nuit. Les dieux Odin, Thor et Freyr jugent que le marteau est le meilleur objet et c’est ainsi que Thor obtint son arme fameuse.
Le soir, en se couchant, Sol se demande ce qu’elle aurait choisi et elle s’endort en navigant sur le bateau Skidbladnir.

Le lendemain, quand Sol arrive au petit déjeuner, son père lui annonce que leur bricolage n’a pas empêché le rat de s’attaquer à une nouvelle banane. Maman veut aller immédiatement acheter de la mort aux rats. Devant la mine effondrée de Sol, Papa propose « Il existe des pièges qui attrapent les rongeurs vivants. On peut essayer mais si ça ne marche pas, on devra prendre des mesures plus radicales … » Sol et Philippe adorent aller avec leurs parents au magasin de jardinage où il y a aussi une animalerie. Le petit déjeuner fini, en route pour le magasin. Sol et Philippe admirent les majestueux discus, des poissons tropicaux et craquent devant les lapins nains. Sol aimerait avoir un caméléon mais ses parents sont contre. Philippe voudrait un Compsognathus mais Sol ne sait pas si elle doit le prendre au sérieux (c’est le plus petit dinosaure connu).
Papa a trouvé un piège : ça s’appelle une nasse. Si le rat entre dans la nasse et touche à l’appât, la porte se referme rapidement et le rat est fait prisonnier vivant. Sol s’imagine déjà amener le rat à l’école … Quand la famille passe payer ses achats à la caisse, Maman sort discrètement une boite « Raticide Canadien ». Papa lui fait les gros yeux, Sol et Philippe n’ont rien vu.
De retour à la maison, Sol est pressée de mettre le piège en place. Papa dit à Sol d’enfiler des gants car les rats ont un très bon odorat et sont méfiants. Avec des gants de jardinier, Sol et son père appâtent la nasse avec un morceau de banane et du nutella – suite aux recherches de Philippe.

La réserve à légumes est en réalité une grande table située dans le garage. Le garage set à tout sauf à gérer la voiture. Le fond du garage est couvert d’étagères qui sont remplies de cartons pleins d’affaires de toute sorte. Papa propose à Sol de chercher les romans graphiques de sa mère. « La série s’appelle Sandman » a dit Maman. Sol n’est pas très motivée car elle pense que Papa n’a aucune chance de les retrouver dans le bazar du garage. Sol propose plutôt à Papa de l’accompagner à la bibliothèque pour rendre et chercher des livres. Finalement, toute la famille va à la bibliothèque. Philippe part au rayon de science-fiction, Sol l’accompagne puis se dirige vers les bandes dessinées. Elle remarque que ses parents sont ensemble dans un rayon. D’habitude, Maman regarde les romans et Papa l’histoire. Que font les parents ? Sol approche discrètement. Maman consulte un livre et Papa cherche dans les étagères. Nous sommes au rayon Géographie. Sol se baisse pour lire le titre du livre de Maman D… A… NEMARK. Un grand sourire éclaire le visage de Sol : soit c’est déjà décidé, soit ses parents y pensent sérieusement. « Allons emprunter un livre sur les Vikings » se dit-elle. Pendant ce temps, Philippe a choisi un live sur la mythologie nordique, Maman a pris le guide sur le Danemark et Papa un livre sur la préhistoire en Europe du Nord.

Le soir au diner, Maman aborde le sujet : « Mon comité d’entreprise propose un voyage d’une semaine au Danemark la semaine de l’Ascension. Il y a un pont et il faudrait que Sol manque 2 jours d’école. Et Philippe étudie à distance. Papa et moi pensons participer à ce voyage, si vous vous engagez à rattraper les jours que vous allez manquer. » Sol acquiesce immédiatement. Philippe ne répond pas mais toute la famille sait qu’il en fait toujours beaucoup plus que ce qui est demandé. Papa et Maman se regardent « C’est décidé, donc. Nous irons au Danemark. »
Philippe se réveille. Il n’aime pas tellement les voyages, sauf si tout est prévu à l’avance et qu’il a pu se renseigner sur les hôtels et les activités. Souvent, il utilise les applications cartographiques pour visualiser les lieux où il va aller et il fait des promenades virtuelles. Et quand on est là-bas, on dirait qu’il y a déjà été ! Il s’inquiète « Où va-t-on aller ? Quand ? Combien de temps va-t-on rester ? Que va-t-on faire ? » Maman le rassure « J’ai le programme précis. Je vais te le transférer par mail à la fin du repas. Tu vas pouvoir préparer ton voyage. »

Après le diner, Sol et Philippe regardent le programme transmis par Maman. 2 jours à Aarhus, 2 jours à Odensee, 3 jours à Copenhague. Pendant que Sol contemple les images accompagnant le programme, Philippe a commencé ses recherches sur Aarhus. La situation stratégique d’Aarhus au Danemark en fit une importante cité Viking et le musée Moesgard a plusieurs expositions sur la préhistoire, la vie à l’âge du bronze et du fer et la période Viking.

Le lendemain matin, la première chose que fait Sol en se levant, est d’aller voir le piège dans le garage. Il n’y a pas de rat et les appâts sont intacts. Par contre, une pomme de la réserve a été bien grignotée. Papa est quand même confiant qu’on va attraper le rat mais Maman en doute et reparle de mort-aux-rats. Sol est de l’avis de Papa : « On va lui mettre des appâts délicieux et il va se faire prendre au piège. » Philippe, à son habitude, n’est pas dans la conversation et parle de ce qui l’intéresse : le voyage. L’après-midi du deuxième jour à Aarhus est libre et il veut aller au musée Moesgard. Le musée expose le corps parfaitement conservé d’un homme de l’âge de fer. Philippe adore les momies et les tombeaux des pharaons, l’embaumement des cadavres, etc…

La semaine se passe sans que le rat se fasse attraper. Pourtant Sol essaye de nouveaux appâts tous les jours. Comme le rat continue de grignoter les légumes, Maman est au bord de la crise de nerfs et Papa est agacé. Il prévient « Sol, on va être obligé de mettre des graines spéciales. Elles sont traitées avec un produit qui provoque des hémorragies internes. C’est moins violent que le poison. Le rat se vide de son sang et meurt au bout de quelques jours. » Sol est résignée, tant pis pour ce stupide rat qui ne veut pas se laisser capturer et rester vivant. Philippe est intéressé par la conversation. Il explique qu’un cadavre peut être momifié si ses différents fluides corporels comme le sang ou l’urine sont retirés. Il arrive que cela se fasse naturellement.
Philippe – la momification fait rétrécir les cadavres. Alors que l’homme du musée a été retrouvé dans une tourbière. Tu te rends compte, après 2400 ans dans la tourbière, le cadavre était pratiquement intact.
Sol lui demande ce qu’est une tourbière. Philippe se lance dans une explication un peu compliquée pour Sol. Elle comprend qu’une tourbière est une zone humide arrosée par la pluie, où poussent des mousses spéciales qui produisent de l’acide. L’acide tue les bactéries qui décomposent les cadavres. Les mousses poussent les unes sur les autres. Les mousses du dessus prennent toute la lumière et l’oxygène, et les mousses du dessous meurent. En mourant, les mousses libèrent un élément chimique qui conserve les choses mortes.
Philippe montre à Sol des photos de l’homme à sa découverte « On l’appelle l’homme de Grauballe. Il a été assassiné et jeté dans la tourbière. Les scientifiques se demandent si c’est un châtiment ou bien un sacrifice humain. » Le soir, en s’endormant, Sol a un peu peur de faire des cauchemars à cause des photos. En plus, Papa leur a dit qu’il avait déposé du raticide et qu’il ne fallait pas y toucher.

Découverte de l’homme de Grauballe. Source : Moesgaard Museum
L’homme de Grauballe extrait de la tourbière. Source : Moesgaard Museum

Le lendemain, au petit déjeuner, Sol interroge son père sur le raticide. Papa répond « La moitié du sachet de graines a été mangé. J’ai enlevé le reste et j’en remettrai ce soir à un autre endroit, car les rats sont méfiants. Car le rat ne va pas mourir comme ça, il en faut plusieurs doses. »
A l’école, Sol parle du rat à ses camarades. Melya, qui habite dans la même rue que Sol, raconte « Mes parents m’ont raconté que, quand j’étais petite, il y a eu des rats dans la maison. Les rats laissaient des traces dans la cuisine et mon père en a vu un passer. Il a mis des nasses mais aucun rat ne s’est fait prendre au piège. Et mes parents ne voulaient pas mettre des appâts empoisonnés car j’étais petite et j’aurai pu les manger. Alors, on a pris un chat. »
Sol – comment est ton chat ?
Melya – il s’appelle Tigrou, il est roux et blanc. Il tue les rats qu’il mange sauf la queue.
Les autres enfants ont un frisson de dégoût.
Melya reprend – on n’a jamais eu de rats depuis. Ce qui m’embête est que Tigrou tue aussi des oiseaux, et il revient tout barbouillé de sang quand il a attrapé quelque chose.
Tous les enfants ont un nouveau frisson. Une autre camarade, Sophie, se met à raconter « Nous aussi, on a eu des rats. C’est ma mère qui a mis du raticide partout dans le sous-sol. On avait interdiction d’y aller. Au bout d’une semaine, ma mère a retiré le raticide et a dit qu’on en était débarrassé.  Mais il y avait une odeur désagréable dans un coin du garage. On a cherché mais on a rien trouvé. Mais devinez ce qu’on a trouvé quelques mois plus tard derrière une armoire ? » Les enfants se regardent intrigués. Sophie reprend « un cadavre de rat tout desséché. Et qui ne sentait rien du tout. Pourtant c’était au même endroit. » La sonnerie marque la fin de la récréation et les enfants retournent en classe.

Image d’un rat desséché récupérée sur https://www.beaubiophilo.com

Le soir au diner, Sol raconte ce qu’elle a appris avec ses camarades et propose qu’on adopte un chat. Elle se garde bien de dire que le chat de Melya tue des oiseaux car sa mère adore regarder les oiseaux du jardin. Mais ses parents sont catégoriques et ne veulent pas d’animaux. Philippe est intéressé par le rat desséché et dit que les parents de Sophie auraient dû autopsier le rat pour voir s’il avait des graines empoisonnées dans l’estomac. Sol se demande quelquefois où son frère va chercher ses idées, mais Philippe poursuit « J’ai vu sur le site du musée qu’on a retiré l’estomac et les intestins de l’homme de Grauballe et qu’on a analysé le contenu. Les scientifiques ont trouvé plus de 60 espèces de plantes différentes. Comme il y avait surtout des plantes sauvages, on en a déduit que l’homme était pauvre, car les familles plus riches mangeaient des céréales cultivées. »
Sol demande pourquoi on l’a tué. Philippe – peut-être avait-il commis un crime ?
Sol – il y avait la police à l’âge de fer ? Tu crois qu’il a été arrêté et condamné ?
Philippe – dans l’antiquité, les puissants faisaient leur justice eux-mêmes, surtout envers les hommes pauvres et les esclaves. Si l’homme de Grauballe a commis un vol chez un homme riche, il a peut-être été exécuté en représailles et pour donner l’exemple.
Sol – mais ce n’est pas juste ; il voulait peut-être nourrir sa famille. On ne devrait pas tuer un être qui vole pour se nourrir. Et Sol regarde ses parents avec un air noir. Maman est la première à comprendre ; « Sol, tu ne peux pas comparer le fait de se débarrasser d’un rat avec l’assassinat d’un être humain. D’abord, c’est un animal. Ensuite, les rats se reproduisent très rapidement, est-ce que tu veux avoir la maison envahie par les rats ? »
Philippe, indifférent à cet échange, continue « Ou alors c’était un sacrifice humain. S’il y avait des tempêtes ou de mauvaises récoltes, les peuples de l’antiquité les attribuaient à la colère des dieux, et leur offraient des animaux et même des humains en sacrifice. »
Sol pense tout bas mais prudemment le garde pour elle « Papa sacrifie le rat pour apaiser la colère de Maman. »
Avec ses recherches, Philippe a fait apparaître une nouvelle capsule : l’homme de Grauballe.

Pendant trois jours, Papa observe que les sachets de graine ont été en partie mangés. Les jours suivants, les sachets restent intacts et aucun légume n’a de traces de grignotage. Maman commence à se détendre quand on aborde le sujet du rat, car elle pense qu’il est mort. Papa voudrait en être sûr et recherche le rat. Mais les rongeurs ont tendance à aller se cacher pour mourir et leur cadavre est souvent inaccessible. Et si d’autres rats trouvent un rat mort près de graines empoisonnées, cela les rendra méfiants. Cependant, on dirait bien que les parents ont réussi à tuer le rat.
Sol s’invente une histoire, elle imagine que des rats du futur trouvent le cadavre desséché dans le garage. Les futurats mènent une enquête. Est-ce qu’il y a eu d’autres rats trouvés desséchés dans les garages ? Oui d’autres futurats le confirment. Et pourquoi ? Est-ce que les garages sont des endroits qui conservent les rats ? Les futurats commandent une autopsie : on trouve des traces de légumes, de fruits et de graines dans l’estomac du rat. C’est la même chose pour les autres cadavres. Certaines graines ont une odeur très caractéristique qui est agréable. Les futurats en déduisent que c’est un appât et que les rats ont été assassinés. Est-ce un châtiment ou un sacrifice ? Les rats d’une même espèce ne se tuent pas entre eux, c’est donc l’œuvre des hommes. Les futurats pensent que les rats sont trop petits pour être donné en sacrifice et ils pensent à un châtiment. Mais quelle faute mérite la mort ? Est-ce que les rats morts ont attaqué un humain ? Certains fruits et certains légumes trouvés dans les estomacs ne poussent pas dans les jardins de la région. C’est donc que les rats morts les ont trouvés dans les maisons. Est-ce qu’ils ont une grande valeur ? Et que cela a mis les humains en colère ? Mais certains cadavres n’ont pas mangé ces fruits et légumes. Pourquoi ont-ils été tués ? Chaque question en amène de nouvelles. Sol se dit que ça doit être la même chose avec l’homme de Grauballe. Vivement le voyage au Danemark pour en savoir plus.